Je me souviens parfaitement de la première fois que j’ai vu la mer… J’avais 6 ans et mes parents nous avaient amené ma soeur et moi à Myrtle Beach (un classique quoi!) Après ces 20 heures de route, j’ai enfin pu toucher le sable et instinctivement je me suis mise à courir vers l’océan… j’étais au PARADIS.

Après deux semaines à passer pratiquement douze heures chaque jour dans la mer, j’ai dû dire adieu à mon paradis… C’est du haut de mes 6 ans que j’affirmais que, mon rêve à moi, c’était de vivre face à la mer et de pouvoir jouer dans l’eau toute la journée…On me répondait, un sourire en coin, que c’était un beau rêve tout ça, mais que ce n’était pas ça LA vie… 

Qu’est-ce que c’est alors LA vie ? Étudier, travailler, s’acheter une maison, se marier, avoir 2 enfants, faire un barbecue avec la belle-famille le dimanche ? Je ne déplore rien de tout cela; mon point est plutôt que les gens ont souvent tendance à définir la vie comme s’il n’y avait qu’un seul modèle. On ne se pose pas de question, on embarque dans la routine, on se dit que c’est le chemin qu’on doit prendre et on oublie nos rêves…Moi aussi je me suis fait avoir, moi aussi j’avais mis de côté mon beau rêve de sable et de vagues…

À 23 ans, j’ai eu une grande période de remise en question. Je trouvais que ma vie manquait de saveur. La seule chose qui m’animait était la venue du vendredi soir pour pouvoir faire la fête avec mes amis et m’alcooliser à un point tel que je ne me rappelais plus de ma soirée #whatdididolastnight … Faire la fête, c’est génial, mais dans mon cas, je ne la faisais plus pour les bonnes raisons; c’était plutôt pour m’évader de ma réalité que je trouvais si fade et routinière… Et quand l’alcool devient un échappatoire, ce n’est pas bon signe…enfin, c’est ce que j’ai entendu dire…

J’avais besoin de  »challenge », d’un nouveau défi. J’ai donc réussi à me dénicher un emploi comme représentante à destination au Mexique. Moi et mon vocabulaire très élaboré en espagnol (hola, cerveza, gracias) nous sommes retrouvés dans un appartement très  »blanc » et surtout très loin de ma famille et mes amis. J’étais totalement hors de ma zone de confort et je me demandais sérieusement pourquoi j’avais pris la décision de partir… Pourquoi partir quand tout est si douillet et réconfortant chez soi? 

Après deux mois, j’ai réussi à m’adapter; il était désormais hors de question de retourner à la maison et de rembarquer dans ma routine. Je voulais explorer le monde et apprendre à surfer comme Anne Marie dans Blue Crush (c’était ma seule référence à l’époque). À la fin de mon contrat, j’ai décidé de faire le tour de l’Amérique centrale pour finalement terminer mon périple dans le village de surf de Montañita en Équateur. Je suis tellement tombée en amour avec ce village que, six mois plus tard, j’y retournais dans le but de me consacrer à 100% à l’apprentissage du surf (ou plutôt 85%… il faut bien garder du temps pour les doubles mojitos à 3$ ;).

J’y ai découvert plus qu’un sport, une passion… Et quand je dis passion, je ne parle pas d’un passe-temps qu’on pratique de temps en temps durant nos temps libres. Pour moi, le surf devait faire partie courante de ma vie. Facile à dire, mais comment fait-on pour y arriver quand on vit à Montréal ? Deux choix s’offraient à moi; devenir hippie, ce qui me permettrait de surfer où bon me semble en dormant dans une tente et en vendant des bracelets pour me permettre de survivre ou alors mettre sur pied un projet qui me permettrait de concorder travail et surf. 

J’ai opté pour la deuxième option(j’aime bien le camping, mais 4,5 jours c’est suffisant et je n’ai jamais eu de talent pour la confection de joaillerie). J’ai donc mis sur pied un voyage en Équateur offert à ceux et celles qui désireraient apprendre à surfer et j’ai proposé à l’agence de voyages québécoise Barefoot Surf Travel d’ajouter cette destination à leur répertoire. C’est ainsi que, peu à peu, je me rapproche de mon rêve de petite fille en partageant ma passion pour l’océan et le surf. 

Et je suis convaincue que quand on y croit vraiment et que l’on déploie les efforts nécessaires, nos rêves peuvent devenir réels . Il faut savoir taire les milliers de voix qui nous dictent comment on devrait vivre et plutôt s’écouter soi-même… Parce qu’au bout du compte, l’important dans la vie, c’est d’être heureux !