Qu’il soit noir, brun ou au lait, mousseux, glacé, écrémé ou servi avec un petit remontant, le café est fondamental dans la routine de beaucoup de personnes. Le matin avec ses céréales, l’après-midi pour contrer la fatigue inévitable des trois heures ou le soir sur la terrasse entre amis.

J’aimerais donc, en tant que barista à la retraite, rendre votre expérience café encore plus agréable en clarifiant certains faits et en vous prodiguant conseils.

Comme le diraient si bien les Beatles, Latte be! 
Il y a d’abord la place, le café. Que vous soyez ou pas adeptes du grain, je vous recommande au plus vite de vous balader à travers la ville pour repérer vos éventuels endroits fétiches. Ils sauront remonter le moral des troupes aux meilleurs moments.

Il y a le café au coin de sa rue où l’on va quand on n’a pas eu le temps de petit-déjeuner et que l’on est pressé. Il y a celui un peu plus loin où l’on va pour étudier parce qu’il y a juste assez de prises. Il y a celui où l’on invite ses copines pour papoter au son des Beatles et celui où l’on va en casual date. Il y a celui où l’on a repéré le barista trop mignon, celui qu’on évite, car le café est aussi divin que dispendieux, et celui où l’on ne va carrément plus parce que le café y était vraiment infecte. De façon générale, un café filtre amer signifie d’ailleurs une mouture trop fine. Insérez cela dans la discussion que vous aurez avec le barista beau gosse et il s’ébahira devant votre formidable culture générale, très certainement.

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Poussez l’ananas et moulez-moi du café s’il vous plaît, j’aimerais un latte.
Il y a aussi la boisson, le café. Qu’il soit importateur ou exportateur, chaque pays en est indéniablement consommateur. Prendre le café est une pratique qui n’est pas née d’hier et qui n’est surtout pas née des États-Unis, contrairement à ce que la razzia des Starbucks pourrait nous faire croire. Prendre le café est une tradition pour certains, une obligation sociale pour d’autres, un mélange des deux pour plusieurs. Prendre le café au Liban n’est pas la même expérience qu’en Italie. Prendre le café est un art.

En premier lieu, il suggère habituellement la prise de son temps. Vous ne trouverez pas de tasses pour emporter au Brésil parce que l’on prend le temps de savourer son café, en lisant le journal ou en bavardant avec les habitués de la place. D’une part parce que les rencontres fortuites dans les cafés sont toujours les plus surprenantes, et d’autre part parce qu’un espresso ne se boit généralement pas d’un seul coup, comme ça, à la va-vite, sauf si vous voulez qu’il fasse palpiter votre pauvre petit cœur. Du reste, sachez qu’en terme de volume, il y a plus de caféine dans un café filtre de 8 onces que dans un petit espresso.

Deuxièmement, boire un café sous-entend généralement boire…un café, et non du sucre. Non seulement est-il dégoûtant pour vos artères, il cache et gâche tout ce que les grains timides tentent en vain de vous offrir. Mais du coup si vous avez commandé à votre gentille barista un latte au caramel, ne lui demandez pas de le faire avec du lait écrémé, sans sucre, mi-sirop, mais avec de la crème fouettée s’il vous plaît, parce que ça ne fait pas de sens.

Finalement, pour votre confort, c’est vrai qu’en tant de chaleur, la boisson chaude prévaut sur la froide. La quantité de sueur que vous transpirerez en la buvant compensera amplement pour la chaleur ingurgitée. Et qui dit transpiration dit généralement évaporation au contact de l’air, ce qui chimiquement rafraîchi bien plus qu’un latte glacé ne pourrait jamais le faire en une chaude journée de juillet. Tant que vous n’êtes pas emmitouflés dans une parka, tout ira bien.

Parce que qu’on se le dise les filles, un bon café peut être aussi satisfaisant que le meilleur des hommes: riche et chaud, il vous tiendra debout toute la nuit.

Ps. Le thé fait aussi le même effet.

Pps. Un petit bonus. Je sais que vous l’aviez en tête.