Chacun de mes retours de voyage s’accompagne d’une bonne dose de nostalgie (tout particulièrement lors d’un retour à -20°C, on s’entend). Ça semble être un phénomène généralisé ; on ne se rappelle que des bons moments, des belles journées et des rencontres exceptionnelles…et des deux semaines sans aucune responsabilité aussi. En y pensant bien, la nostalgie est quand même un sentiment très weird, avec son petit côté doux-amer qui m’a toujours intriguée.
Saint-Exupéry disait : la nostalgie, c’est le désir dont ne sait quoi. C’est étrange comme on se sent bien et triste à la fois lorsqu’on se remémore un moment marquant, une importante période de notre vie, ou même parfois une époque qu’on n’a jamais connue. Mes amies et moi par exemple, avons eu une grosse passe « hippie » au secondaire : on écoutait Janis Joplin, The doors ou Led Zep sur repeat, on mettait des fleurs dans nos cheveux et on vouait un culte à John Lennon (j’avoue que ça frôlait l’obsession). On disait ne pas être nées à la bonne époque, on était carrément nostalgique des années hippies.
Durant mon voyage, je parlais avec des retraités québécois et je les questionnais sur l’époque peace and love qu’ils ont vécus adolescents. Ils me disaient à quel point c’était bien, combien les gens étaient accueillants et pacifiques, à quel point le rythme de vie était moins stressant, etc. L’espace d’un instant, je me suis retrouvée de nouveau à 15 ans, envieuse de leur passé. Mais maintenant que j’y pense, est-ce que tout était vraiment si parfait ?
Ces deux-là ne semblaient se rappeler que de bons souvenirs, mais je suis certaine qu’à cette époque, ils ont aussi vécu du stress en masse, des peines d’amour et des problèmes typiques de la vie de tout adolescent pré-pubère! Tout n’est pas si rose dans le moment présent, et c’est toujours lorsqu’une page de notre vie est tournée que nous aimerions y retourner, que nous ne gardons en mémoire que le positif. Exactement comme nous, sur les bancs d’école, en train de chialer de nos cours et de nos devoirs ; c’est drôle comme quelques années plus tard, on ne se rappelle que des bons moments (bon sauf pour la fin de session, ça, on s’en rappellera toujours).
Dans l’avion me menant vers Montréal, je me suis permis de faire de la philosophie à 5 cennes. Au fond, la nostalgie a peut-être du bon : elle est la preuve que nous gardons principalement en mémoire les bons souvenirs. Au final, on oublie les chicanes et les petits tracas quotidiens qui ont parfois ponctué nos journées pour nous ramener à l’essentiel, à savoir nos moments de bonheur. Comme dans le cas de mes deux retraités qui se rappelaient leur jeunesse, un sourire aux lèvres.
Évidemment, il ne faudrait pas non plus tomber dans l’extrême et vivre constamment dans le passé, car nous passerions à côté de notre vie. Si on ne profite pas du moment présent, il n’y aura aucun bon souvenir à ressasser une fois devenu des petits vieux! L’important, c’est de trouver l’équilibre entre les souvenirs qui nous sont chers, tout en envisageant l’avenir avec optimisme. En fait, l’idéal serait de pouvoir conjuguer le meilleur du passé avec le présent. Dans mon cas, les vinyles et les fleurs dans les cheveux sont de retour, et je peux quand même regarder des vidéos de chats sur Instagram, best of both worlds !
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