Notre pays, ce n’est pas un pays. Non. C’est l’hiver. Et les vents glaciaux de février ne manquent pas de nous le rappeler. La seule possibilité qu’il reste aux jeunes adultes fauchés que nous sommes pour se dérober du froid et ne pas vivre en ermite pendant 3 mois, tout de même, c’est le métro. Parce qu’une ville, ce n’est pas seulement qu’une ville. C’est aussi son transport en commun, aussi slushé soit-il en hiver. Je ne parle pas ici pour ces quelques vaillants cyclistes hivernaux qui bravent neige et glace, courageusement chaque jour pour…pourquoi, en fait? Je ne sais pas.

N’ayant ainsi pas d’autre choix, ceux qui restent tentent tant bien que mal de se faufiler – «excusez-moi, excusez-moi, oui, pardon, excusez-moi» – chaque jour dans les dédales du souterrain montréalais. Et tout comme il y a certaines règles non écrites pour l’amour, pour le travail, pour l’amitié, il y en a aussi pour le transport en commun – elles sont les plus importantes si vous me demandez mon avis.  vivre en communauté

1. Exit le parfum
Je veux bien comprendre que Chanel n.5 soit comme votre deuxième peau, que vous ne pouvez sortir sans Bodylicious ou Temptations. Mais de grâce, prenez votre mal en patience. Surtout pour vos pauvres voisins de wagons qui n’ont pas particulièrement envie de subir votre trop-plein d’odeur à 7h du matin. Comme il n’y a pas besoin de parler fort quand on n’entend pas, ce n’est pas la peine de s’asperger quand on a le nez bouché.

2. Oust la bouffe
Un wagon à 8h c’est comme un avion d’Air Transat direction Cuba en plein mois de janvier. C’est full. La moindre peanut sortie du sac du 2A pourrait faire agoniser le voyageur en 48F. Alors, on y va mollo sur le shish taoukpour déjeuner? vraiment? – et on se donne le temps de bien manger avant de sortir le matin. Après tout, c’est le repas le plus important de la journée.

3. Bye Bye le flirt
Les mecs, c’est bien beau de vouloir affirmer votre virilité à la gent féminine, mais quand il y a littéralement – littéralement – trois pouces de libres entre vous et la jeune demoiselle, vos paroles auront plus tendance à pointer vers une initiative chelou qu’un acte de romance.

4. Ciao les microbes
Si votre maman ou votre papa ne vous a pas encore appris à tousser convenablement, tout n’est pas perdu. Je suis là. Convenablement: adverbe de civilité qui permet la cohabitation l’hiver. Signifie que les toussotements et éternuements de tous genres se font dans la manche de manteau, sans l’usage d’aucune main. Le bien-être des usagers en est exponentiellement proportionnel.

5. Adios manspread
Ce n’est pas une tartinade d’hommes, mais bien la façon qu’ont certains hommes à étendre leurs cuisses – et par le fait même leurs amis intimes – à qui bon leur semble. À ceux qui blâment la protubérance de ces dits amis, je réponds qu’il n’y aucune chance dans ce bas monde qu’une telle phrase ait l’effet escompté. Surtout quand il y a un tumblr qui te ridiculise déjà. Alors, tu ferais mieux de te les fermer tes jambes.

* Si ce n’est pas encore fait, je vous invite à visionner cette vidéo de Mic.com dans laquelle Elizabeth Plank se prête au jeu du « manspreading ». Découvrez la réaction des gens…

Finalement, parmi tous les no-no’s de la vie en société au sein du métro, il y a des oui-oui qui sont parfois négligés. Par exemple, laisser sa place à un parent débordé et ses 3 enfants, acheter L’Itinéraire au monsieur qui travaille fort pour se refaire une place parmi vous, sourire parce que, malgré tout, on est quand même au chaud.