Le weekend dernier j’étais dans un chalet éloigné avec 13 amis, oui un peu fous. Loin de moi l’idée de généraliser, mais s’il existe un trait de personnalité caractérisant les étudiants en communication; c’est bien d’être d’éternels enfants. 

Entre deux moves de Beyonce et trois bonnes blagues grivoises… j’ai consacré deux minutes à des réflexions existentielles. Je me suis dit : «Quand est-ce qu’on va arrêter?»

Quand est-ce qu’on va arrêter de danser sur les Spice Girls ou chanter du S club 7? Quand est-ce que les gars vont arrêter de se frotter le chest devant nous? Quand est-ce qu’on ne trouvera plus ça drôle de se lancer de l’eau comme des gamins ou faire des chorégraphies devant nos amis? Quand est-ce que je vais me retenir de faire la roue quand l’envie me prend?

On vieillit, on trouve des emplois sérieux, on gagne en maturité et on perd en folies. Est-ce que ce sont des facteurs qui font de nous des adultes? On s’en approche certainement, mais justement pourquoi être un adulte nous empêcherait de faire ce genre de chose?

Je sais que je ne vais jamais devenir une personne carrée, je suis trop mal partie… J’ai tout de même cette lucidité qu’un jour je vais m’empêcher de faire des trucs fous, parce que je n’ai jamais vu une adulte faire la roue…

Je n’ai pas envie d’arrêter, je désire garder mon coeur d’enfant et faire toutes les folies qui en découlent. Allez dans un chalet, avec des amis et ne pas me soucier de comment une jeune «adulte» devrait agir. Assumer pleinement, le troc de la marche routinière pour les galipettes éphémères

Alors… Ça n’en revient qu’à moi de ne pas arrêter, de ne pas arrêter d’être une petite fille? J’imagine que c’est moi qui décide si j’ai le droit de baragouiner du Sean Paul à tue-tête. Faire fi de ce que les gens sérieux font et d’être sérieuse à ma façon.

 

Quand est-ce que je vais arrêter?

J’espère ne jamais

 

Peut-être que mes folies seront moins folles, mais quand le père de mon ami fait jouer une chanson qui répète en boucle Pussy Taste, Pussy Taste, suck my dick, suck my dick, Bagelbagelbagel… Je garde espoir. Quand je vois mon producteur de 51 ans faire du kung-fu dans le bureau en chantant du Damien Robitaille… Je garde espoir. Quand je m’assois dans le Métro à côté d’une dame qui fait son Sudoku avec un stylo rose BRILLANT… Je garde espoir.

Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour les folies… Qu’on soit journaliste, médecin, comptable ou retraité.

 

Quand est-ce que je vais arrêter?

Jamais

 

 

Script éditor : Anne-Marie Labbé  &  Photo : Maude Rockwell