Vers l’âge de 17 ans ou peut-être deux ans plus tard après notre DEC pré universitaire, la jeune adulte moyenne du Québec ressent le besoin intense de quitter le nid familial de région pour s’établir dans la grand ville. Trop big pour la région, la grand ville nous réserve certainement un avenir plus prometteur. Sans faire exception, j’ai aussi cru que j’étais trop big pour finir dans mon petit patelin.

Dans la grande ville, la fille de région tombe amoureuse, amoureuse d’une ville. On love son rythme effréné qui nous étourdit. On aime d’amour de nouveaux amis originaux. On adore les bars de la nuit, mais surtout les garçons montréalais qui s’y cachent dans la pénombre un bourbon à la main. On affectionne notre petit appart mal chauffé en hiver, trop petit, mais surtout trop cher sur le plateau. On glorifie la culture montréalaise, son mode de vie et les gens qui l’habitent. #MTL tout partout.

On déteste toutefois autant la STM qu’un pur Montréalais en général. Son char, on regrette de l’avoir vendu pour se payer le plateau particulièrement à 3h00 du matin sur le trottoir  d’un bar de Hochelag. On maudit la grève parce que notre développement interne de solidarité n’est pas au même niveau que Léo, Gabriel et Martine. On méprise les gens qui ont une culture de montréalais. Faut nous pardonner, on a presque toute une vie de retard culturellement.  Mais on arrive à rattraper, notre côté kitch est sans équivalent.

Un jour arrive que l’on fini l’université, on n’a aucun contact dans notre domaine dans la grand ville. Des ramens, on mange un moment, mais l’opportunité de retourner en région devient affriolante. L’opportunité de nos rêves nous est apportée un week-end d’été sur un plateau d’argent et tu dois prendre la décision de quitter la grand ville.

La voix de la STM nous manque, on n’aura jamais su que signifie le code X sur la ligne orange. On redevient un flat politique. Notre culture, on la sent s’atrophier. On capote un peu, on a changé. On est plus une fille de région pure, mais on ne suit certainement plus la game jet set de la grande ville. Une vie sociale bien remplie est échangée pour un gage de réussite professionnelle tant souhaitée. Ainsi un peu désorientée, on devient adulte.