Il y a pratiquement trois ans, j’arrivais dans le village de Montañita en Équateur en ayant comme objectif principal d’apprendre à surfer. J’avais trois mois devant moi pour devenir la next Alana Blanchard… #nothappening !!!

À travers les mille et une culbutes tête première, le nombre incalculable de tasses d’eau salée avalées (meilleur décongestionnant soit dit en passant) et de j’ai-le-bikini-rendu-aux-genoux-mais-je-suis-trop-concentrée-à-essayer-de-remonter-à-la-surface-parce-que-j’ai-besoin- de-respirer-NOW, j’ai rencontré un surfeur local de ce village qui lui, semblait largement plus à l’aise que moi sur sa planche de surf.  

Il était bien beau, j’aimais bien sa shape de surfeur, son côté mystérieux et son p’tit accent exotique,  mais à mes yeux, ce n’était qu’une amourette de vacances qui prendrait fin au bout de trois mois… Mais sans crier gare, les sentiments se sont installés (ah, les vlimeux!) et mon beach bum m’a persuadée de prolonger mon séjour et d’aller le rejoindre en Indonésie deux mois plus tard. Je faisais comme si j’allais considérer la chose alors que j’étais déjà en train d’acheter mon billet d’avion… mais tsé, c’est toujours winner de jouer les hard to get ;).

J’avais toujours dit que les relations à distance, c’était nul et que jamais, je ne m’embarquerais là-dedans, encore moins avec un latino (dans ma tête, tous les latinos avaient les cheveux lichés par en arrière, s’appelaient Pedro et passaient leurs journées à se trémousser au son du merengue… Vive les préjugés!). Je me suis fait prendre à mon propre jeu; j’ai laissé un Équatorien à la chevelure  »ébouriffé », qui ne s’appelle pas Pedro et qui est bien loin de savoir danser quoi que ce soit, s’emparer de mon coeur…

Évidemment, ça n’a pas toujours été facile. Ces trois ans ont été marqués par plusieurs périodes où nous ne pouvions pas nous voir durant quelques mois, faisant de skype mon nouveau meilleur ami. Et on va se le dire, envoyer des becs à un écran d’ordinateur, ce n’est rien de très palpitant… Mais chaque fois que l’on se revoyait, je ressentais les mêmes papillons #socheesy et nous savions que si on le voulait vraiment, nous pouvions faire fonctionner cette relation.

Comme de fait, il possède maintenant son visa pour venir séjourner au Canada et je travaille pour Barefoot Surf Travel en Équateur plusieurs mois par année, ce qui fait en sorte que cette simple amourette de vacances se transforme vraiment en une relation sérieuse… 

Je me rends compte que souvent, ce sont nous qui nous créons des barrières. On se dit que c’est trop compliqué, que ce n’est pas la décision rationnelle à prendre et que ce n’est juste pas possible… Bonne nouvelle pour vous, oui c’est possible ! Je me suis remise en question deux mille fois, mais dès le moment où j’ai réellement cru que ça pouvait fonctionner et que j’ai décidé de m’embarquer à fond dans cette relation, c’est là où tout a commencé à se concrétiser. Ça aurait très bien pu  »fouerrer », mais au moins j’aurais essayé. La vie nous réserve de belles surprises; il faut savoir s’ouvrir et parfois se laisser guider par son coeur plutôt que par sa tête. Ça amène à prendre des décisions un peu moins safe, mais ô combien enrichissantes…  

En janvier, ça fera exactement trois ans que je suis avec mon copain, mais cette année, ce sera notre premier Noël ensemble… Je me sens un peu comme quand j’avais 7 ans et que c’était l’heure de déballer mes cadeaux… Joyeux Noël à tous !