Depuis les trois dernières années, je me sauve d’une bonne partie de notre »ô combien agréable » hiver québécois #-30everyday pour me réfugier vers le chaud soleil de l’Équateur. Entre ma vie urbaine nord-américaine et celle de surfeuse en Amérique latine, je constate une différence remarquable entre notre mentalité et celle des populations que je côtoie sur les plages équatoriennes.
Les Nord-Américains que nous sommes possédons ce besoin d’être productifs et performants dans toutes les sphères de notre vie, ce qui fait en sorte que nous avons souvent un horaire surchargé. Il faut étudier, travailler, s’entraîner, être bien habillé (avec des vêtements de designer québécois faits à base de matériaux recyclés de préférence), savoir cuisiner (#healthyfood #vegan #gluten free #organic #kale #raw), entretenir son cercle social et faire tout ça, mieux que son voisin.
Quand je suis au Québec, j’ai l’impression que tout le monde est pressé et manque de temps. Je me rends compte que moi aussi, quand je suis dans ma ville natale, je suis toujours à la course. Peu importe où je dois me rendre, que ce soit au travail, à la fête d’un ami ou à un rendez-vous chez le dentiste, je finis par arriver un peu en retard avec les joues rouges dues au sprint que je me suis »clanché » dans les rues du centre-ville en accrochant violemment deux ou trois piétons avec ma sacoche. Et si je me fie aux coups de sacoches que moi aussi je reçois parfois, j’en conclus que je ne suis pas la seule à être en mode »Cours Forrest Cours »!
Quand j’arrive en Équateur, je passe du mode fast forward au slow motion. C’est comme si mes pas devenaient moins rapides et que mon coeur se mettait à battre plus lentement. J’imagine que mon corps s’adapte au nouvel environnement… Au lieu de courir, les gens se traînent les pieds et leurs mouvements s’exécutent tout en lenteur. Ils ne sont clairement pas stressés par le fait d’arriver en retard… En fait, je crois que le mot »retard » n’existe juste pas parce que les heures sont toujours approximatives et peu importe l’heure à laquelle tu arrives, tout le monde est bien chill avec ça. J’ai appris qu’ici quand quelqu’un te dit: j’arrive dans 10 minutes, ça peut être dans une heure… Ou deux.. Ou qu’il ne vienne juste pas du tout… C’est assez embêtant au début, mais on apprend à dealer avec ça, on prend ça relaxe et on se dit que ça ira à mañana…
Les gens ne cherchent pas nécessairement à être performants, ils ont plutôt tendance à ne faire que le strict minimum sans se mettre aucune pression. On pourrait croire qu’ils sont paresseux, mais j’ai compris que c’est simplement leur mentalité. Ils ne possèdent pas ce sentiment de culpabilité que l’on a quand on sent que notre taux de productivité diminue.
Personnellement, je me sens coupable quand je me lève à midi, quand je passe une journée sans faire d’exercice, quand je procrastine un peu trop longtemps au lieu de travailler, quand je mange une ou deux cuillères de trop de Nutella ou quand je ne donne pas assez de nouvelles à mes parents et amis. Ici, j’ai l’impression que les gens n’ont pas de remords. Ils s’assument à 100% même s’ils passent une journée entière à engloutir de la crème glacée dans un hamac #nothealthy #dontcare.
En travaillant pour l’agence de voyages Barefoot Surf Travel, c’est un constant défi pour moi puisque je dois m’assurer de fournir un produit à la hauteur des attentes nord-américaines dans un endroit où les gens n’ont clairement pas les mêmes barèmes temporels que nous. Mais je l’avoue, c’est un défi que j’accepte volontiers 😉
Pour ceux et celles qui sont tannés d’être en retard et du froid glacial, il y a toujours les chaudes plages de l’Équateur où la notion du temps n’a plus vraiment d’importance…
Bon courage
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