Si l’acronyme YOLO prenait tout son sens l’année passée pour plusieurs, pour ma part, c’est plutôt cet été que je l’ai exploité. Folles soirées bien arrosées, bécotage avec de purs étrangers et trous de mémoire en grande quantité décrivent bien ma dernière saison estivale. Jusqu’à ce que la dernière goutte versée, mais surtout renversée, soit celle de trop. Et c’est à ce moment même que la nostalgie de mon adolescence est apparue.

Parce qu’après tout, on n’a plus 17 ans… Les années d’insouciance sont loin derrières nous, et oui malheureusement. À cette époque, vous vous souvenez, celle des guest lists!!, on pouvait bien frencher à grand coup de langue n’importe qui dans un bar, on se fondait quand même dans le décor! On se réveillait fébrile le lendemain matin aux  souvenirs croustillants de la veille, mais encore plus à l’idée de ceux qu’on allait récolter le soir même. On n’avait personne à impressionner, on voulait juste choquer. « T’es pas game! »

Maintenant, jeunes adultes que nous sommes, tous nos gestes sont minutieusement observés et inscrits à notre dossier. Et croyez-moi, aucun faux pas ne pourra être effacé, du moins, pas de la mémoire de ceux qui ont passé la soirée à jeun à nos côtés. Et les lendemains, il n’est plus question de fébrilité, ces matinées sont plutôt accompagnées d’Advils et de nos vieilles guenilles. On se maudit d’avoir encore dérapé, pis on passe la journée à siester.

Mais « la vie est trop courte pour qu’on la passe toujours à jeun » me déclara dernièrement une amie. C’est vrai que grelot, on a souvent plus de chance de se récolter de drôles d’anecdotes. On devient alors intéressant aux yeux des autres, mais juste la durée qu’il nous en prend pour raconter nos histoires. Certains peuvent parfois même envier tous nos déboires, mais en fin de compte, mis à part les récits de nos soirées, notre vie se retrouve plus souvent qu’autrement sans réelle substance. Rien de concret à partager et à cultiver.

Et c’est en réalisant ça que je me dis qu’il aurait fallu que mes années YOLO coïncident avec mon adolescence. Parce que dernièrement, il m’arrive secrètement d’envier ceux qui, comme ma sœur, sont en train de se bâtir un petit quotidien remplie de confort et de stabilité incluant copain, maison et chiens, les enfants peuvent attendre encore un peu, merci. Mais bon, la vie ne nous a pas tous tracé le même chemin…

Alors, on sort où ce soir !?