À la suite d’une expérience plus ou moins agréable, une amie m’était venue avec l’idée d’écrire une chronique sur l’art de bien embrasser. J’ai aimé et je l’ai noté dans mon petit calepin. Mais à chaque fois que je venais pour écrire sur le sujet, je me disais toujours : « Mais je suis qui moi pour dire au monde comment bien embrasser? » C’est un peu comme le sexe, l’appréciation dépend de bien des choses comme la personne avec qui c’est partagé, le moment, le contexte, pis plein d’autres trucs. MAIS dernièrement, le sujet est revenu sur la table et j’en ai conclu que s’il n’était pas possible d’établir ce qui faisait en sorte qu’un baiser était apprécié, il est toutefois possible d’avancer les éléments qui feront que la personne avec qui tu as partagé ta salive quelques instants plus tôt ne te donnera peut-être pas son numéro.
Bon, parlant de salive… Avis aux baveux de ce monde, trouvez-vous des trucs pour vous assécher la bouche. Personne n’aime devoir discrètement se passer les lèvres sur son épaule à la suite d’un baiser pour enlever le lac de salive que l’autre lui a laissé. Et là, c’est quand vous ne tombez pas sur une personne un peu moins diplomate qui ne se gêne pas d’utiliser directement devant vos yeux le revers de sa main. Mais le problème de la salive vient souvent avec le problème de la langue. Depuis toujours, on s’est fait dire que pour bien frencher c’était une question de roulage de langues! Ben, c’est FAUX. La personne qui a inventé ce mythe doit être bien fière d’elle à ce jour, avec toutes les personnes qu’elle a bernées.
La langue doit être utilisée avec précaution. C’est le côté aguicheur du baiser. Son utilisation doit être subtile et lors de moments clés. Un petit effleurage lorsque la situation commence à être plus intense est de guise et entièrement suffisant. Si elle est utilisée de tous bords et de tous côtés, ça ne veut plus rien dire et il n’y a plus de moyens pour rehausser un baiser. Ah et par pitié, ne tentez pas d’aller vérifier avec votre langue si votre partenaire s’est fait enlever ou non ses amygdales.
Finalement, le problème des dents, tsé celles qui ne cessent de se cogner les unes contre les autres. Et ici, j’ai mon hypothèse, et ô combien j’en suis fière. Dans ce monde frivole, il y a trois types d’embrasseurs : le leader, le suiveur et le caméléon. Leurs noms les résument assez bien : le leader est celui qui prend en charge le baiser, il dicte la pression, le rythme, la longueur; le suiveur est tout simplement celui qui suit le leader, il est le miroir de ce dernier; le caméléon ajuste ses baisers en fonction du rôle de l’autre, leader ou suiveur, ce que ces deux derniers ne sont pas capables de faire. Donc, le problème des dents survient quand deux leaders ou deux suiveurs se rencontrent. Ils se battent pour le même rôle et c’est à ce moment qu’on trouve qu’il y a quelque chose qui cloche, que les baisers ne sont pas naturels. Vous ne me croyez pas? Analysez-vous la prochaine fois. Parce que si on n’y prête pas attention, on ne s’en rend pas trop compte. Perso, j’en ai pris conscience à l’âge de 16 ans quand, avec mon copain de l’époque, on a essayé d’échanger nos rôles. Échec total. On se cognait sans cesse les dents et des bruits bizarres se faisaient un peu trop entendre.
Avez-vous d’autres exemples de baisers ratés?
Leave A Comment