On est dans l’ère des possibilités! On se fait dire que tout est possible, que si l’on veut, on peut. Mais qui dit plus de possibilités dit aussi plus de choix! Ne pas choisir, c’est choisir de ne rien faire, pour ceux qui se pensaient finfinauds!! Puis quand il y a trop de possibilités, comment savoir par où commencer? Au final, n’est-on pas plus mélangé? Et, si je ramène ça aux relations : pourquoi rester dans un couple, quand on a la possibilité d’essayer autre chose qui pourrait être mieux?!
Une amie m’a dernièrement conseillé une lecture : L’amour dure trois ans – Frédéric Beigbeder, un petit bijou en passant. Rapido rapido, c’est l’histoire d’un homme qui a une vision des plus pessimistes de l’amour. La plume lyrique et ironique de cet auteur rend la lecture légère, ne vous inquiétez pas. Bref, un passage m’a particulièrement marqué : il est préférable de se contenter d’un « ennui agréable » plutôt que d’espérer une « passion éternelle ». Comme ça, si un jour on tombe sur la passion, ça sera la cerise sur le sundae, mais si l’on ne la trouve pas, au moins on ne l’attendra pas.
Donc, tout désirer rendrait malheureux, parce que les attentes sont souvent synonymes de déception, mais se contenter rendrait heureux, pas d’attentes, pas de déception?
Évidemment, c’est très pessimiste de voir la chose ainsi, euh… aussi la vision intégrale de ce roman, mais d’une certaine façon, j’ai comme envie d’adhérer à cette idéologie. C’est certain qu’avec elle, on ne vit pas de grands bonheurs, mais on ne vit pas non plus de grands malheurs. C’est le choix safe mettons!
MAIS une autre partie de moi gifle la première et lui dit : « Pourquoi se contenter des miettes quand on peut avoir le pain en entier? » On a envie d’une attirance physique avec son partenaire qui mènera à du bon sexe, suivi d’une bonne discussion passionnée, animée, agitée qui mènera encore à du bon sexe, et ce quotidiennement. On veut tout : l’attirance physique, la connexion sexuelle et intellectuelle! Sur papier, c’est un choix plus ambitieux!
Puis finalement, quand on se rend compte qu’on n’a pas tout dans une seule relation, alors, on capote, on déprime, on déprime vraiment, pis finalement on se ressaisit, mais on déprime à nouveau. POURQUOI??? Parce qu’on ne s’est pas contenté de « l’ennui agréable », on cherche à tout prix la « passion éternelle » dans les autres possibilités qui s’offrent à nous.
Si ceci était le scénario d’un film américain, je terminerais en vous disant : « Fuck les miettes, la douleur d’un espoir non réalisé n’est rien comparativement au bonheur ressenti lorsqu’on caresse ce dernier! ». Mais on n’est pas aux États-Unis, on est au Québec. Et dieu sait que nous, Québécois, aimons les drames, nous nous nourrissons de nos propres souffrances…
Alors?? Je vous laisse choisir, eh oui, un autre choix, si au fond vous vous sentez plus Américains, et ils vécurent heureux dans la plus belle “passion éternelle » ou plus Québécois, et ils vécurent dans leur petit « ennui agréable »!
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